Index de l’égalité professionnelle 2020, enjeu inédit pour les traiteurs

Benoit Lazzarotto
Publié le mercredi 2 décembre 2020
Mis à jour le jeudi 2 novembre 2023

L’index de l’égalité professionnelle (index EP pour la suite de l’article), créé par la loi Avenir Professionnel de septembre 2018, a été lancé afin de mettre un terme aux inégalités salariales constatées entre les hommes et les femmes dans le monde de l’entreprise. En 2016, selon l’INSEE, les hommes touchaient en moyenne 23% de plus que les femmes.


Si nous critiquons en détail les éléments de calculs retenus par cet index, nous reconnaissons le mérite de son existence et sa relative simplicité.


L'index EP est-il pertinent ?


Les ¾ de l’index reposent sur deux facteurs :

  • L’égalité de rémunérations entre hommes et femmes selon deux grilles d’entrées : la tranche d’âge et la catégorie socio-professionnelle (CSP)
  • L’égalité entre hommes et femmes face aux augmentations de salaire


Le reste de l’indice porte sur les retours de maternité et la présence des femmes parmi les plus hautes rémunérations.


Points positifs :

  • On relève l’usage de grilles d’analyse relativement homogènes
  • L’index est simple à remplir. Par exemple, on interroge le nombre de personnes augmentées sans chercher à pondérer au détail l’ensemble des révisions salariales
  • Sa publication est obligatoire : « La note globale de l’Index doit être publiée sur le site internet de l’entreprise, lorsqu’il en existe un (y compris lorsque l’entreprise fait partie d’un groupe ou d’une UES). Une publication sur le site Intranet de l’entreprise n’est donc pas suffisante. »


Points négatifs :

  • L’index distingue employés et ouvriers, ce qui renforce les effets de seuils alors qu’il ne nous paraît pas forcément utile de les distinguer tant les conditions salariales, à âge équivalent, peuvent être proches
  • L’index n’est pas interprétable de façon brute, on ne peut le juger que de façon relative, d’une entreprise à l’autre
  • Il ne repère pas les écarts de + de 5% dans la situation où l’entreprise disposerait des quatres catégories de CSP parmi ses salariés : ouvriers, employés, d’agents de maîtrise et de cadre. Ceci implique que vous pouvez avoir un score de 100 tout en maintenant un écart résiduel de salaires
  • Si vous n’avez pas de salariés en retour de congé maternité, 15 points sont mécaniquement inaccessibles
  • L’index n’introduit pas de bonus au rattrapage : si vous augmentez les femmes plutôt que les hommes, vous êtes pénalisés de manière équivalente


Les traiteurs sont-ils concernés par cet index ?


L’index EP s’adresse aux priorités aux grandes entreprises, quoiqu’il soit devenu obligatoire pour les entreprises de plus de cinquante salariés à compter du 1 mars 2020. Hors 90% des traiteurs comptent moins de 10 salariés (en 2006) selon une étude de l’INSEE pour un montant moyen de 1.3M€ de chiffre d’affaires (en 2017).


De ce fait, l’index est facultatif et peu pertinent pour la grande majorité des acteurs. Seules les grandes structures sont éligibles, d’autant que le mode de calcul de l’index introduit des effets de seuils qui relèvent la pertinence de son résultat à plutôt 60/70 salariés.


Quels sont les résultats publiés par les grands traiteurs ?


Sur la base de nos recherches, voici les résultats que nous avons pu collecter. Ce tableau sera mis à jour au fur et mesure que nous aurons collecté les résultats publiés.


Entreprise ...............Dernier résultat publié

Fleur de mets...........................97/100

Helen Traiteur...........................87/100

Potel et Chabot........................71/100

Dalloyau.....................................Non disponible

Lenôtre.......................................Non disponible

Flunch........................................74/100


D’ici là, nous espérons que la plupart des traiteurs éligibles à ces obligations se seront conformés à la loi, et agissons, en consommateurs avisés, en privilégiant les traiteurs les plus performants en matière de responsabilité sociale.

Benoit Lazzarotto

Publié le mercredi 2 décembre 2020

par Benoit Lazzarotto


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